Sunday, February 05, 2006

Brokeback Mountain : dans la salle.

photo © Copyright 2006 BSLB
Un peu d’humour ( ?) … Dans la salle obscure, au vingt et unième siècle, ça glousse. Nul besoin de se pincer, ou de douter de ce que l’on entend : oui ! une partie du public dans la salle de cinéma glousse !
Un couple, composé d’un jeune homme et d’une jeune femme, arrive dans la salle avec l’œil bien aux aguets : dans la tête « il y a beaucoup de mecs dans la salle… »… Le couple s’installe main dans la main, amoureux, comme de fréquents spectateurs. On est touchés, car sensibles ; en fait, ils sont d’autant plus pelotonnés qu’il se croient en milieu hostile (la suite le démontrera) et qu’il vaut donc mieux revendiquer son appartenance ostensiblement.
Les gays, finalement, sont très respectueux et très discrets, ils feraient bien d’en faire tout autant, mais cela relève encore de la lutte.
Le noir s’installe, place au film. Compte tenu de l’intensité de l’histoire et des images, l’attention est plutôt captée. Que nenni ! le jeune couple est tellement en distance par rapport au film, tellement en position de voyeur, dans le cas où cela pourrait avantageusement compenser le manuel de sexologie, que l’on commente et l’on glousse !

Désolé les filles, on adore votre façon inimitable de ricaner ou glousser tendrement comme une petite fille immature, notamment au lit, mais passé un certain âge, glousser prend définitivement la forme de la meilleure expression de l’oie ! D’une tonalité plus grave dans le gosier d’un mec (oui, c’est génétique) cela relève aussi de l’animal de basse cour. En voie off, dans la tête : « tu as vu ! deux mecs qui s’embrassent fougueusement ! c’est pas possible ! je rêve ! pfff et autres onomatopées ».

On sort de la salle, assommés (par le film, pas par les deux colombes stupides). Suis-je bien en 2006, au vingt et unième siècle commençant ? Où se trouve le colombarium d’où se sont échappés les deux volatiles décérébrés ? à deux pas…
Conclusion : embrassez-vous, il n’y a rien de plus beau que l’amour.
The characters and incidents portrayed and the names herein are fictitious, and any similarity to the name, character or history of any person is entirely coincidental and unintentional.
© Copyright 2006 Bruno-Stéphane.

1 comment:

Anonymous said...

Tout d'abord je tenais à vous remercier pour ces magnifiques billets ...Vous savez mieux que quicquonque décrire toute l'émotion et la beauté de ce film ...Vous lire est un véritable bonheur et nous replonge irrémédiablement dans le bouleversement intérieur qui est le nôtre face à la passion déchirante de Jack et Ennis.Merci.
Maintenant concernant les "gloussements" lors de la projection du film, j'ai eu moi-même à les subir...Là encore un jeune couple, un garçon ,une fille , qui avant même le début du générique ricanait doucement...je craignais le pire...e t le pire est arrivé...Eclat de rire pendant la première nuit d'amour, j'ai mis cette réaction sur le compte de la surprise...visiblement "la surprise" a duré pendant tout le film...Gloussements insupportables lors de l'abandon d'Ennis dans les bras de Jack, lors de leurs retrouvailles, et...lorsque Ennis "s'effondre" face à ces deux chemises...J'ai rarement ressentie une telle colère...d'une part pour m'avoir "gâché" ( en partie seulement) l'émotion et d'autre part pour cet irrespect dont les individus sont parfois capables...Est-ce de l'intolérance? De la bêtise? Je ne sais pas, je ne cherche pas à le savoir...Finalement j'ai eu de la peine pour ce jeune couple...quelle tristesse pour eux d'être passés à côté de ce joyau..c'est sûr, eux, ne sont pas ressortis grandis de la salle...