Saturday, July 26, 2008

Heath Ledger : dernière apparition cinématographique dans Batman "The Dark Knight" juillet 2008




























photos © Copyright 2008 BSLB

Heath Ledger etait très attendu dans son apparition dans le rôle du "Joker" dans The Dark Knight. Qu'en est-il en ce mois de juillet 2008 dans les cinémas de Los Angeles?

Une expérience cinématographique dans la capitale mondiale du genre fait pâlir ces mêmes sensations dans les salles françaises... Décor Art-Déco du Mann Village à Westwood, quartier de Los Angeles situé entre Beverly Hills et Santa Monica, qualité d'accueil, écran géant, projection haute définition, son THX à faire trembler les murs, public enthousiaste : prêt au décollage!
L'atterrissage est plus douloureux... Le film est d' une rare violence et d'une rare noirceur, la promesse du titre est bien respectée. Ames sensibles s'abstenir : il faut plaire à un public jeune qui, a priori, savoure ce type d'exploits à l'écran (est-ce bien certain?).
Une remarquable réalisation, absolument virtuose, une photographie haut de gamme (les vues plongeantes sur Chicago et Hong Kong, symboles mythiques de LA ville contemporaine, parfaites représentations de la ville imaginaire Gotham City), des courses poursuites et autres envolées dans les airs à couper le souffle... au service d'un scénario simpliste qui ne fait pas décoller les cerveaux.
Après environ 2h30 enfoncé dans son siege, quasiment terrorisé et martelé par une musique aussi noire que l'image, on se prend a s'étonner d'être en été : on regarde le ciel bleu roi étoilé avec étonnement, on rêve d'une crème glacée, d'un jus de fruit frais et d'un dîner chaleureux entre amis...
Car comme pour certains chocolats 100% cacao, noir c'est noir!
Lorsque l'on pense à la beauté de ce jeune acteur que sera éternellement Heath Ledger, et au dernier témoignage, involontaire certes, que lui rend ce film, on prend peur.
Oubliées sa fraîcheur, sa jeunesse, sa sensibilité exacerbée. On ne retient de son passage dans The Dark Knight, qu'une remarquable interprétation derrière un masque d'anti-clown grimaçant qui fait fi de son physique. Heath Ledger confère au personnage noir du Joker une folie inégalée : quand sa langue sort subrepticement de sa bouche pour lécher ses babines rougies, on frémit. Il incarne ainsi le vice, la déviance et le Mal avec virtuosité.
Mais ce rôle pour lequel Heath Ledger a cru bon de passer des nuits de deux heures de sommeil, en gardant ses vêtements et le cheveu gras, méritait-il tant, jusqu'à sa mort accidentelle? Ciel non! A méditer...
A 28 ans, avec sans doute un fond d'immaturité persistante, Heath Ledger ne disposait-il pas d'un coach susceptible de calmer son ardeur immodérée au travail? Apparemment pas. A quoi servent ces super-productions dont les budgets sont supérieurs à 200 millions de dollars? A rien. S'agit-il de divertissement? Même pas, à peine le film visionné il faut boire pour l'oublier. A quand la fin des films noirs aux visions sans espoir? Elle semble loin tant les années ont déjà passé en accumulant ce genre de cinéma.
Alors pour ceux et celles qui aspirent à un maximum d'humanité, d'espoir et d'échange, gardez en mémoire le Heath Ledger de Brokeback Mountain.
A la fin de la projection de The Dark Knight au Mann Village, le public applaudit à l'apparition du nom de Heath Ledger au générique : sans doute pour de mauvaises raisons immédiates liées à son excellente performance mais certainement pour de meilleures raisons plus secrètes qui sont les souvenirs émouvants qu'il laisse de lui.


© Copyright 2008 Bruno-Stéphane, en direct de Los Angeles

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