Monday, February 13, 2006

Brokeback Mountain / I segreti di Brokeback Mountain : dans la salle, à … Venise.

 photo © Copyright 2006 BSLB


Après que le Lion d’Or obtenu par Brokeback Mountain à la Mostra de Venise en 2005 ait relancé la carrière du film, visionner ce long métrage ultra sensible dans la salle d’art et d’essai de… Venise, relève d’une délicieuse complicité.
Blottie dans les ruelles du nord de la cité lagunaire, s’y rendre prend la forme d’un secret à approcher et donne une intimité au rendez-vous.
Peu de sièges, peu de spectateurs et une écrasante majorité de jeunes femmes.
Comme dans les années 1950 on entend en voix off la caméra de projection tourner, ce qui n’est pas sans charme; la faute au sujet qui mobilise l’âme et les sens et amplifie l’écoute… on percevrait presque une gondole glisser sur le canal voisin.
Quelle belle étrangeté que ces paysages grandioses d’Amérique du Nord au sortir d’une vision crépusculaire de la lagune du nord. Quelle invitation au voyage.
Les spectateurs sont assommés avant le générique de fin et les spectateurs n’ont honte ni de leur profonde émotion ni de leurs larmes.
Les rares hommes ont-ils disparus dès la dernière image ? tout de bouleversement contenu ? Nul ne sait. Pas de trace dans la ruelle à la sortie de la salle. A Venise, vivons cachés ?
Une certitude s’installe : l’âme féminine dispose d’une merveilleuse capacité à l’accueil, d’une compassion instinctive sincère, d’une disponibilité à l’écho.
L’âme virile, par le gêne ou l’éducation, est formée à la lutte, contre soi, contre l’autre, s’est dressée un rempart contre l’épanchement visible, est campée dans un style. D’où l’effort souvent colossal qui devra être accompli lorsqu’une force intérieure intense devra submerger le rempart, écraser le style.
L’âme féminine dispose-t-elle d’un accès plus direct à sa vérité ? d’un chemin plus libre vers sa liberté ? d’une clé de la chambre de ses secrets ?
Merci de votre regard dépourvu de jugement, merci de votre tolérance, de votre indulgence, merci de votre présence, merci de vos émotions vibrantes, merci d’être.
Merci de vos larmes, elles sont les nôtres.
© Copyright 2006 Bruno-Stéphane

2 comments:

Vincent said...

Je l'ai vu 7 fois (dont 2, hélas, en VF). Comme je suis Italien, j'aurais mal supporté la VI… car l'authenticité de BBM est bien ce texan mâchonné du Wyoming. Mais ce que tu écris ici (et tout le reste) m'émeut profondément. Les photos, le reste. D'autant que je fus conçu à Venise, en 1963 (véridique). Merci, Grazie mille.
Si tu es intéressé pour en savoir plus, mon site "Les îles fortunées" est facile à trouver.

Julie said...

Merci pour ce que tu dis sur les femmes, c'est très touchant. En effet, quand on aime les hommes, comment ne pas être émue par ces deux personnages ?