Friday, February 17, 2006

Homophobia

 photo © Copyright BSLB 2006


Quel que soit le lieu, l’approche, la réalité ou la part romanesque, la nouvelle d’Annie Proulx et le film qu’en a tiré Ang Lee traitent indiscutablement de l’homophobie et de ses pouvoirs terrifiants.
L’approche parabolique tape dans le mille : au sentiment, aux sens, à l’intelligence et à la raison. Quel que soit le pouvoir du documentaire, nécessaire pour percevoir une réalité tangible, cette approche romanesque dispose de cette merveilleuse supériorité d’être à même de faire tomber les frontières, de mettre à terre les clichés. Elle est par ailleurs, par son universalité, le meilleur medium de l’Artiste.
L’homophobie est un poison mortel au service de la Morale.
Un poison mortel distillé de l’adulte à l’enfant, de l’adulte à l’adulte.
Le plus grand nombre n’a plus conscience des origines de la Morale ; avec le temps, elle prend forme abstraite, elle vogue, intemporelle au-dessus des Hommes. Le plus grand nombre ne s’interroge plus sur ses racines. Elle se nourrit d’elle-même ; elle se reproduit par écho. Elle instrumentalise l’Homme.
L’espèce humaine, au motif de sa survie de nature animale, se construit des remparts. Où comment l’animalité supplante l’humanisme.
Les Hommes de Pouvoir vouent un culte à la Morale. Elle constitue un siège confortable pour maintenir le pouvoir et l’accroître. Quel danger que la conscience de l’Individu !
Quel pouvoir Elle acquiert sur la Masse ! sans désigner l’instigateur. Efficace.
Au vingt et unième siècle, dans ce lent engrenage des époques dont on espère qu’elles conduisent l’humanité vers plus de sagesse…, l’homophobie n’est pas morte et poursuit sa course.
L’Artiste, au très faible pouvoir matériel, voire sans pouvoir aucun puisque là n’est pas son registre, par son identité et sa conviction, parle à l’Individu, à sa conscience, le laisse libre de son opinion et de son interprétation : l’Artiste nous met face à nous-mêmes et nous rend cet admirable service : se construire en parfait accord avec soi.
Merci à l’Artiste.

© Copyright 2006 Bruno-Stéphane


1 comment:

Vincent said...

Grazie a te, Artista.