Sunday, July 09, 2006

Brokeback Mountain : 6 mois plus tard…

photo © Copyright BSLB 2006

Près de six mois après cette rencontre d’hiver que fut la sortie de Brokeback Mountain, qu’en reste-t-il dans nos mémoires et nos cœurs ?
Un souvenir tendre comme celui d’une rencontre amoureuse lointaine qui laisse au cœur une trace durable et fait esquisser un sourire à la bouche.
L’émotion suscitée a pris racine pour longtemps.
La dimension dramatique de l’histoire des deux amants s’est estompée, comme souvent le drame se dissout avec le temps grâce aux coups de butoir de la force vitale.
Mais un cœur qui a vibré et qui s’est épanché garde en lui l’indicible sensation de l’émotion vécue.
Oui, l’incarnation cinématographique de la nouvelle d’Annie Proulx a frappé par sa vérité et son audace.
Si elle pouvait marquer un virage définitif dans la représentation romanesque, ou non, de l’amour que se portent deux hommes, beaucoup se sentiraient épaulés et régénèreraient une fierté d’être si souvent mise à mal. Comme l’adolescent qui découvre son premier écho et son premier secours dans ses premières lectures homosexuelles.
Que Brokeback Mountain ait provoqué, ou soutenu, ou encore renforcé ce tournant, peu importe, l’élan, la poussée en avant doivent être préservés et entretenus comme la flamme d’une veilleuse qui rappelle la lumière au cœur de l’obscurité.
Il reste et restera la conviction du cœur, comme la joie au cœur, ces valeurs fortes qui tiennent l’homme debout et aident à grandir, toujours.
Longue vie à Brokeback Mountain !

© Copyright 2006 Bruno-Stéphane

2 comments:

Anonymous said...

Je viens de revoir à la maison le DVD.

C'est toujours le même choc émotionnel.
J'ai vécu la même histoire en 1980. Hétéro, marié, père de deux enfants, j'ai été emporté par un coup de foudre réciproque à l'occasion d'un séminaire professionnel.
Et les difficultés ont été les mêmes : incompréhension de ce qui m'arrivait, incompréhension de mon environnement, rejet total de mon conjoint.
La douleur a été la même : comment vivre séparé ? La suite a été la même : des rencontres épisodiques, furtives, insatisfaisantes.
Aujourd'hui, je crois que j'ai accepté d'être bisexuel puisqu'il faut une étiquette, bien que la sexualité soit , en fait, accessoire : ce n'est qu'une conséquence hormonale de l'attirance amoureuse.
Nous n'avons pas vécu ensemble ; nous avons continué notre vie sociale hétéro. Aurions nous pu vivre ensemble ? Jack et Ennis auraient-ils pu vieillir ensemble ?
A l'issue de ma première projection cinématographique de BBM, j'ai sauté dans ma voiture pour rejoindre mon parteniare et lui redire combien je l'aimais et combien il avait bouleversé ma vie. Nous sommes tombés dans les bras l'un de l'autre .... à l'abri des regards.
Je ne regrette rien, mais le film montre bien la réalité des souffrances endurées.
A quand la liberté d'aimer ?

Ana said...

Plus de mille milles nous séparent. Quatorze heures de voyage...
Je l'ai comme tout préparé depuis hier soir. Le sec à dos est dans la porte avec tout le nécessaire : trois chemises, une paire de levi's...
Chez le malletier de la pickup je porte la tente, les sacs de dormir, une grande couverture, une caisse de wisky, des approvisionnements pour une semaine, deux chaises de camping, le fusil de chasse ... je crois qu'il ne manque rien.
Déjà j'il porte les autres. À l'intérieur de l'important je va pour subsister une semaine. Une seule semaine que j'aurai à intensément vivre parce que c'est l'oxygène dont j'ai besoin pour survivre quatre mois.
Je ne peux pas dormir en pensant à toi fils de pute...
Je donne des tours dans le lit tandis que mon imagination commence à voyager. Je ne suis pas déjà à quatorze heures de voyage. Je suis à ton côté. Tu occupes le côté droit de notre lit et quand tu es fatigué rauques comme un ours. Je remarque que ton corps s'agite et tu commences à parler dans rêves. Ce que tu dis est incompréhensible mais c'est une lamentation. Tant il est donc il semble que tu pleures, sans des larmes, mais tu pleures. Je te prends dans les bras en attendant tu colles ton dos à ma poitrine et bien que tu ne m'entendes pas une mémé te chuchote à l'entendu. La même que tu un jour m'as chuchoté tandis que moi dormais débout, comme les chevaux. Il semble qu'il fait un effet parce que tu te tranquillises tandis que tu prends ma main et la portes à ta poitrine. Tu la prends si fort que tu me fais un dommage mais et encore je reste tranquille, sans un centimètre me partir...
Je suis sans pouvoir dormir ... cette nuit va être la plus longue de ma vie.
La fatigue peut avec moi et je tombe vaincu. Je ne rêve pas, seul un repos...
Par les fentes de la fenêtre un rayon timide de soleil entre. Il fait jour. C'est le jour.
Je me colle une douche, me rase et deviens confortable. Le voyage va être longueur. Je me mets le parka bleu et démarre.
Je sais d'une mémoire tout ce que je vais trouver : des ranches étendus avec bourgeons une couleur verte, des postes d'essence solitaires, des camionneurs avec casquettes de base-ball, des motels de route, de clôtures kilométriques, des villages déserts, des vaches en paissant, des champs de pétrole...
Je déjeune tandis que conduis, je ne peux pas me permettre un arrêt. Seulement strictement nécessaires. Arriver est la chose unique que je poursuis.
C'est la chose unique que j'ai poursuivi toute ma vie.
Arriver et t'embrasser furieusement, une langue avec langue, un sexe avec sexe et te prendre dans les bras jusqu'à faire perdre la respiration. Comme s'il aurain passés quatre ans. Comme si notre amour survivait sans des mortaises. Comme il le ferait chaque nuit.
Je m'approche des montagnes. L'air te commence à oler. Pas parce que chaque fois que j'aspire cet air il semble que tu es près. Ton odeur est ce que je rappelle plus de toi. Bon, ton odeur et ton regard avec lequel tu permets de connaître plus qu'avec ta bouche. Tu seras bouc: jamais tu ne dis rien!... Tant de temps et encore je ne t'ai pas entendu dire quelque chose de relatif à nous, avec notre histoire, avec notre avenir...
Quand je t'ai déjà connu tu étais tel. Je savais déjà ce que j'achetais ... et voilà que je crois que cette attitude a été ce qui m'a plus attiré. Un sort que je ne lui donne jamais d'importance à tes silences. Je sais que tu penses, ce que tu sens sans que tu ne me de l'aies de dire. Par quelque chose je suis la pute Jack Twist ... par quelque chose je reviens toujours bien que chaque fois que nous prenons congé je pense que c'est la dernière. Je continue de voyager en quelque chose quatorze heures...

(Pardon par la traduction et merci pour ton blog)